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L’EPFL développe le premier inhibiteur de synthèse pour des poumons artificiels

Sciences de la vie

26 août 2020

Dans une étude dirigée par l’EPFL, des scientifiques ont développé un anticoagulant de synthèse qui, contrairement aux autres, ne provoque pas d’effets secondaires hémorragiques. Cette molécule hautement efficace, sélective et stable est capable de supprimer les thromboses tout en laissant le sang se coaguler normalement à la suite d’une blessure. Les patients qui souffrent de […]

Dans une étude dirigée par l’EPFL, des scientifiques ont développé un anticoagulant de synthèse qui, contrairement aux autres, ne provoque pas d’effets secondaires hémorragiques. Cette molécule hautement efficace, sélective et stable est capable de supprimer les thromboses tout en laissant le sang se coaguler normalement à la suite d’une blessure.

Les patients qui souffrent de thrombose, d’embolie pulmonaire ou d’accident vasculaire cérébral sont généralement traités avec des médicaments qui aident le sang à circuler de façon plus régulière à travers leur corps. Les anticoagulants peuvent empêcher la formation ou la croissance de caillots sanguins. Ils contribuent ainsi au rétablissement du patient après des problèmes cardiaques ou à prévenir de nouvelles complications.

Cependant, ils fonctionnent en bloquant des enzymes qui contribuent à arrêter un saignement après une blessure. De ce fait, potentiellement chaque anticoagulant disponible aujourd’hui peut entraîner une grave hémorragie, voire une hémorragie engageant le pronostic vital à la suite d’une blessure.

Une enzyme appelée « facteur XII de la coagulation » (FXII) a été découverte il y a quelques années, suite à une étude montrant que les souris dépourvues de cette enzyme avaient un risque très réduit de thrombose sans avoir d’effets secondaires hémorragiques.

Aujourd’hui, le Laboratoire des Protéines et Peptides Thérapeutiques du professeur Christian Heinis à l’EPFL a développé le premier inhibiteur synthétique du FXII. Cet inhibiteur est très puissant, très sélectif et très stable, avec une demi-vie plasmatique de plus de 120 heures.

Avec un puissant inhibiteur du FXII en main, le laboratoire de Heinis voulait l’évaluer dans des conditions réelles de maladies. Pour ce faire, ils ont fait équipe avec des experts en sang et en modélisation de maladies de l’Hôpital Universitaire de Berne (Inselspital) et de l’Université de Berne. Cette collaboration entre les institutions des cantons de Vaud et de Berne a montré que l’inhibiteur bloque efficacement la coagulation dans un modèle de thrombose sans augmenter le risque de saignement.

« Ce nouvel inhibiteur de FXII est prometteur pour une thromboprotection sûre dans les poumons artificiels, utilisés pour pallier une insuffisance pulmonaire avant une transplantation pulmonaire », conclut Heinis.