
L’éponge qui extrait l’or dans l’eau de l’EPFL Valais deviendra une start-up
25 janvier 2022

L’éponge moléculaire capable de récupérer les résidus d’or contenus dans les eaux usées deviendra une start-up lancée sur le campus Energypolis.
Bien qu’on puisse trouver de l’or dans un certain nombre de sources différentes, comme les déchets électroniques, l’eau de mer, l’eau douce, les eaux usées et les boues d’épuration, il n’existe actuellement aucun matériau pouvant extraire sélectivement l’or de milieux aussi complexes.
En 2018, le laboratoire du professeur Wendy L. Queen à l’EPFL Valais a mis au point une « éponge » qui permet d’extraire l’or de divers liquides complexes. Le matériau poreux, appelé Fe-BTC/PpPDA, est constitué d’un « metal–organic framework » (MOF) et de blocs de construction en polymère et possède une très grande surface interne, ce qui lui permet d’adsorber jusqu’à 1 gramme d’or par gramme de matériau.
Aujourd’hui, les recherches autour de cette innovation se poursuivent sur le campus d’Energypolis de Sion (canton du Valais).
« Notre objectif est de transférer cette invention sur le marché, en lui trouvant des applications industrielles favorisant le recyclage et la réutilisation de l’or », explique Olga Trukhina, chercheuse postdoctorale au Laboratoire des matériaux inorganiques fonctionnels de l’EPFL Valais. Ce composite est notamment destiné aux industries actives dans le raffinage de métaux précieux. Il doit leur permettre de capter l’or contenu dans leurs flux de déchets liquides – notamment dans leurs eaux usées – afin de le réintégrer dans leur cycle de production. « L’exploitation minière mondiale est aujourd’hui l’un des principaux responsables des émissions de carbone. Faciliter l’extraction de l’or à partir de flux de déchets complexes contribuera à réduire les émissions liées à ce secteur. »
Un démonstrateur pilote et une start-up
Les différents tests réalisés auprès d’entreprises suisses et étrangères ont mis en évidence le fait que lors de son utilisation, l’éponge peut parfois être soumise à des solutions liquides très acides. Elle doit également être capable d’extraire de l’or à partir d’énormes quantités de fer, de cuivre, de nickel, de plomb et d’autres métaux lourds.
« Notre objectif est donc d’adapter ce composite à ces différents paramètres », explique Olga Trukhina. « La prochaine phase du projet consistera à créer un démonstrateur pilote avec des partenaires industriels. Nous espérons aussi créer une start-up. »
La récupération des métaux contenus dans les déchets électroniques tels que les smartphones et ordinateurs figure aussi parmi les autres potentiels secteurs d’application de cette technologie.