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Les HUG développe des « mini-tumeurs » pulmonaires pour accélérer les traitements personnalisés

Sciences de la vie

13 août 2025

Des chercheurs des HUG et de l’UNIGE ont mis au point des « mini-tumeurs » pulmonaires dérivées de patients pour identifier rapidement les traitements les plus efficaces. Scan d’un sphéroïde tumoral pulmonaire dérivé de patient, utilisé par les chercheurs genevois pour tester des traitements anticancéreux dans des conditions proches de la réalité. | © HUG

Des chercheurs des HUG et de l’UNIGE ont mis au point des « mini-tumeurs » pulmonaires dérivées de patients pour identifier rapidement les traitements les plus efficaces.

Des chercheurs des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) et de l’Université de Genève (UNIGE) ont mis au point et décrit avec précision une méthode novatrice pour cultiver des sphéroïdes tumoraux pulmonaires à partir de cellules prélevées directement sur des patients. Ces « mini-tumeurs » tridimensionnelles reproduisent fidèlement le comportement des cellules cancéreuses, offrant une plateforme unique pour tester en un temps record différents médicaments anticancéreux.

En seulement deux à trois semaines, cette approche permet d’identifier le traitement le plus efficace pour un cas donné, ouvrant la voie à des interventions plus ciblées et plus rapides. Le cancer du poumon reste la principale cause de mortalité liée au cancer dans le monde, responsable de 20% des décès, et se caractérise par une grande hétérogénéité. Les thérapies standards, comme la chimiothérapie ou les traitements ciblés, ne sont pas efficaces pour tous les types de tumeurs, et la résistance médicamenteuse complique encore la prise en charge, nécessitant souvent des combinaisons thérapeutiques.

Sous la direction de la Dre Véronique Serre-Beinier, responsable du laboratoire de recherche fondamentale du Service de chirurgie thoracique et endocrinienne des HUG et chercheuse au Département de chirurgie de l’UNIGE, l’étude a porté sur des patients atteints de carcinome pulmonaire non à petites cellules. Les fragments tumoraux prélevés lors d’interventions chirurgicales ont été cultivés en sphéroïdes, des agrégats cellulaires en trois dimensions imitant le microenvironnement tumoral. Les chercheurs ont ainsi pu évaluer la réponse des tumeurs à différents traitements en moins de 20 jours.

Faire progresser la médecine de précision fonctionnelle pour des soins personnalisés plus sûrs

Le modèle permet également de réaliser en parallèle des tests sur des sphéroïdes dérivés de tissus sains, afin d’évaluer la toxicité potentielle et de réduire le risque d’effets secondaires. Cette capacité de double test constitue une étape importante vers une médecine personnalisée plus sûre et plus efficace en oncologie.

Parmi les coauteurs de l’étude figurent le Dr Wolfram Karenovics, médecin adjoint au Service de chirurgie thoracique et endocrinienne des HUG, et le Pr Alfredo Addeo, médecin-chef du Service d’oncologie et responsable du Centre du cancer du poumon des HUG, ainsi que professeur ordinaire au Département de médecine de l’UNIGE.

En rapprochant les tests de laboratoire de la prise de décision clinique, l’innovation de l’équipe genevoise pourrait accélérer le passage du diagnostic à une thérapie sur mesure. Cette méthode représente une avancée majeure en médecine de précision fonctionnelle, illustrant la manière dont l’écosystème de recherche de Suisse occidentale continue de contribuer à des percées susceptibles d’améliorer les résultats pour les patients dans le monde entier.