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Pourquoi le Global Health Security Fund a choisi la Suisse occidentale

Why Switzerland

Nous avons récemment interviewé Andrew Nerlinger, cofondateur du Global Health Security Fund (GHS Fund), une organisation à but non lucratif basée à Genève, en Suisse. Andrew et son épouse Lisa McDonald ont créé le GHS Fund en 2021 et ont choisi Genève comme siège social après un examen minutieux. Lors de notre rencontre avec Andrew, il nous a exposé en détails les projets du GHS Fund ainsi que les raisons pour lesquelles Lisa et lui ont décidé de s’établir en Suisse occidentale.

Pouvez-vous vous présenter et présenter votre entreprise en quelques mots ?

Le GHS Fund a été créé par Lisa et moi-même en 2021. Nous nous sommes rencontrés lors de nos études en médecine à l’Université de Yale, à la suite de quoi j’ai suivi une formation en médecine d’urgence et Lisa s’est impliquée dans le soutien aux start-ups des technologies de la santé. Il y a environ 12 ans, j’ai décidé de m’orienter vers le capital-risque, ayant toujours eu un intérêt particulier pour le financement de start-ups innovantes. De son côté, Lisa a continué à apporter un soutien direct aux jeunes entreprises dans leur développement économique en tant que directrice des soins de santé pour le célèbre incubateur technologique d’Austin de l’Université du Texas à Austin.

Grâce à nos deux fonctions complémentaires et à notre grand intérêt pour les enjeux qui entourent la santé mondiale, nous avons constaté qu’il existait très peu de communication entre les spécialistes de la santé mondiale et les entrepreneurs des secteurs technologiques. Nous avons donc très vite compris qu’il y avait une véritable opportunité à saisir pour améliorer la situation. Notre objectif était alors de traiter les problèmes de santé mondiale de la même manière que les problèmes d’entrepreneuriat ou de développement technologique. Il s’agissait de trouver des investissements ou d’autres moyens créatifs de financer les programmes dédiés à la santé mondiale, en particulier ceux qui ont un impact sur le Sud global.

Avec le GHS Fund, nous créons un écosystème mondial d’innovation technologiques dans lequel les entrepreneurs qui s’attaquent aux défis de la sécurité sanitaire mondiale sont soutenus. L’objectif principal de ce programme, qui se veut durable, est d’identifier les start-ups ayant une viabilité financière, voire une rentabilité, et de déterminer leurs besoins pour mettre à l’échelle leur innovations afin de leur permettre de se développer et de devenir une entreprise prospère ou une organisation à but non lucratif autonome et durable.

Puisque le GHS Fund est une organisation, notre modèle de développement repose sur trois éléments clés : les investisseurs, les innovateurs et les partenaires. Les partenaires sont membres de l’association. Il s’agit d’organisations internationales, de fournisseurs de services pour les starts-ups ou encore d’universités. Du côté des investisseurs, nous développons une communauté susceptible de nous soutenir financièrement dans le domaine de la santé mondiale, et étudions minutieusement l’évolution rapide de ces marchés.

Quels sont les critères qui ont motivé votre choix d’emplacement ?

En ce qui concerne la santé mondiale, Genève est la véritable capitale mondiale. Toutes les personnes et les acteurs clés de ce domaine vivent ici, ou y viennent régulièrement. Nous avons donc assez naturellement arrêté notre choix sur cette ville. Cela nous permettait d’avoir un accès direct aux décideurs, c’est-à-dire aux personnes pouvant mettre en œuvre une technologique au service de la santé mondiale. De plus, être si proche des clients qui nous intéressent, à savoir notamment les organisations mondiales, constitue un véritable avantage.

Au-delà de la proximité avec les organisations spécialisées dans le domaine de la santé mondiale, nous avons également constaté que la Suisse occidentale est très impliquée dans l’investissement à impact. De fait, tous les systèmes et les processus de financement sont très fluides et faciles d’accès.

Finalement, il y a la sophistication de l’industrie biotechnique en Suisse occidentale. La communauté locale est hautement qualifiée, et soutient les start-ups que nous amenons du monde entier. Cette expertise qu’offre la Suisse est abondante, et la présence d’excellent programmes de commercialisation des technologies est remarquable.

Comment envisagez-vous de développer vos activités en Suisse ?

Lorsque l’on voit l’impact de certains programmes d’Objectifs de développement durable (ODD) qui prennent place en Suisse, ainsi que la communauté de financement d’impact qui est en plein essor, on ne peut qu’imaginer un futur prometteur pour le domaine de la santé mondiale en Suisse occidentale.

Nous avons également été mis en contact avec certains programmes de l’EPFL par exemple, et nous irons bientôt rencontrer des start-ups de santé mondiale soutenues par cette université. Nous nous réjouissons de pouvoir collaborer avec eux car notre expérience passée à Austin nous a démontré l’importance d’avoir un pôle universitaire avec soi dans un projet comme le nôtre.

Nous sommes actuellement au stade de construction de notre plateforme en ligne qui sera utilisée pour organiser tout cet écosystème. Notre objectif premier est de dépasser le cadre de notre réseau actuel, et de nous faire connaître par une grande partie de la communauté de la santé mondiale.

Comment le GGba et la promotion économique locale vous ont-ils aidé ?

Nous étions en contact avec le GGBa, notamment avec Mark White et Matt Julian, alors que nous étions encore installés à Austin. Cette connexion préalable avec la Suisse nous a énormément aidée. Grâce à la présence de Mark et Matt aux Etats-Unis, nous avons pu facilement déterminer si ce que nous voulions faire était faisable ou non à Genève.

La promotion économique de Genève nous a également soutenu tout au long de notre implantation. Nous avons rencontré à plusieurs reprises des représentants du canton, qui nous ont encouragés à mener notre projet à terme. Ils nous ont également expliqué comment effectuer certaines démarches administratives, comme par exemple celle pour l’obtention d’un permis de séjour. Nous avons aussi bénéficié de l’aide d’institutions suisses, comme celle du Campus Biotech, qui nous offrent des services dans le cadre d’un de ses programmes.

Ce que nous retenons vraiment, ce sont les connexions personnelles que nous avons construites. Très fréquemment, nous recevons des courriels de certains membres du GGBa ou d’autres personnes de la promotion économique genevoise, qui nous mettent en contact avec des start-ups ou d’autres partenaires potentiels. Lorsque vous entrez dans un écosystème dont vous n’avez jamais fait partie auparavant, ces connexions personnelles sont inestimables.