
« La Suisse est une porte ouverte sur le monde »
28 juin 2022

EMBALL’ISO développe des solutions isothermes pour garantir le respect de la chaîne du froid des produits pharmaceutiques. Ses principaux clients sont des laboratoires pharmaceutiques, des logisticiens et des spécialistes du dernier kilomètre. C’est à Bienne, ville bilingue située entre Genève et Zurich, que cette entreprise française a trouvé le cadre idéal pour s’implanter afin de se rapprocher et servir de manière optimale sa clientèle helvétique. Nous en parlons avec Pierre Casoli, PDG fondateur de la société.
Pourriez-vous présenter EMBALL’ISO en quelques mots ?
La société EMBALL’ISO, que j’ai créée il y a 32 ans, est active dans le transport des médicaments qui nécessitent le maintien d’une gamme de température stable – ça peut être de 15 à 25, de 2 à 8, ou de -70 degrés comme dans le cas des vaccins contre le Covid par exemple. Focalisés dès le début sur la conception et la production d’emballages isothermes, nous sommes devenus au fil du temps une référence dans les domaines de la location et de la logistique inverse, ou Reverse Logistics. En effet, depuis une quinzaine d’années nous récupérons les emballages utilisés pour transporter les médicaments en avion d’un pays à l’autre, les réparons si besoin, et les remettons dans la boucle. Cette approche circulaire est très appréciée par nos clients, de plus en plus soucieux de leur impact environnemental.
Vous avez donc mis au point un nouveau paradigme dans le transport des produits pharmaceutiques, qui fait du bien au porte-monnaie et à la planète, sans compromis sur la qualité.
Exactement. Ces emballages étaient auparavant détruits après la livraison, alors que leur fonction isotherme était toujours intacte. Nous avons démontré à nos clients qu’on pouvait les réutiliser. Aujourd’hui, nous sommes présents à travers le monde avec huit sites de production, 14 centres de services et des partenaires de récupération dans plus de 80 pays. En 2021, nous avons implanté une filiale en Suisse, dans le canton de Berne.
Quels sont les critères qui ont motivé votre choix d’implantation en Suisse ?
La Suisse, comme vous le savez, est un grand fabricant et exportateur de médicaments dans le monde, et c’est aussi un pays qui attire beaucoup d’investissements étrangers dans le domaine des biotechnologies. Nous avons donc ici des partenaires, des clients de longue date, ainsi que des clients potentiels à cibler. C’est un marché à fort potentiel.
Qu’est-ce qui a fait pencher la balance pour le canton de Berne ?
Notre stratégie consiste à nous rapprocher des centres logistiques de distribution, de collecte et de chargement des médicaments. Le canton de Berne nous a paru un bon équilibre du point de vue géographique, car nous pouvons accéder facilement à nos clients ainsi qu’aux principaux pôles logistiques du secteur, comme les aéroports de Bâle ou Genève par exemple. C’est aussi un canton bilingue, à la frontière entre les deux plus importantes régions linguistiques du pays. Cerise sur le gâteau, le canton dispose d’un service d’attraction des entreprises étrangères fort bien développé, lequel a joué un rôle clé dans le processus d’implantation de notre filiale.
Quels sont les services rendus par la promotion économique que vous avez appréciés particulièrement ?
Comme pour toute société, le plus important pour nous c’est l’humain. Le GGBa et la Promotion économique du canton de Berne nous ont fait rencontrer des partenaires de confiance qui nous ont permis de concrétiser notre implantation, que ce soit pour la partie administrative, financière, ou commerciale, en passant par l’aide au recrutement.
Comment est-ce que vous envisagez le développement de cette nouvelle filiale suisse ?
Nous opérons dans un domaine très technique, dans lequel le cycle de vente dure en moyenne deux ans. Nous sommes actuellement en train de finaliser une analyse du marché suisse et nous nous concentrons beaucoup sur la prospection. Une fois le pipeline commercial consolidé, la filiale est amenée à grandir et englober de nouvelles fonctions, comme la découpe et l’assemblage, avec à la clé la création d’une dizaine d’emplois. À terme, l’idée est que la filiale devienne complètement autonome, avec des surfaces de production, la mise en place de procédés automatisés, l’utilisation de matières premières locales et un effectif d’une trentaine de collaborateurs.
Quels conseils donneriez-vous à un·e entrepreneur·e français·e qui s’intéresse au marché suisse et réfléchit à une implantation ?
Il ne faut pas regarder la Suisse comme étant simplement la Suisse, mais comme étant une porte ouverte sur le monde. C’est un marché extrêmement intéressant qui nous permet de toucher le monde, car les entreprises suisses sont très internationales et orientées vers l’export. Il faut donc se structurer de manière adéquate. Comme pour tous les pays étrangers, il faut aussi une grosse dose d’humilité pour apprendre à comprendre les spécificités sociales, culturelles, linguistiques et commerciales locales. Il y a plusieurs Suisses en Suisse, tout comme il y a des différences régionales en France, et il est important de bien connaître les particularités de chaque canton avant de faire son choix d’implantation. Cette familiarisation avec l’écosystème suisse fait d’ailleurs partie des services offerts gratuitement par le GGBa.