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Patek Philippe et le CSEM s’associent pour améliorer le fonctionnement interne des montres

Précision

22 février 2022

En collaboration avec l’horloger Patek Philippe, les chercheurs du CSEM ont mis au point une nouvelle méthode qui améliore le fonctionnement et la résistance des pièces clés d’un mouvement horloger.

Afin de mettre au point des matériaux high-tech et de mener des recherches sur les micro- et nanotechnologies les plus pointues pour l’industrie horlogère, Patek Philippe a créé Patek Philippe Technologies SA dans les locaux du CSEM à Neuchâtel en 2013.

Traditionnellement, les composants des mouvements horlogers sont métalliques. A l’intérieur d’une montre, on trouve le piton, qui fixe le ressort spiral au pont du balancier. À chaque alternance, ce ressort permet de ramener le balancier à son point de départ.

Cependant, dans certaines montres mécaniques récentes, le ressort spiral est souvent réalisé en silicium monocristallin. Traditionnellement, les spiraux métalliques sont sertis par une goupille au piton, ce qui n’est pas possible avec un spiral en silicium.

Pour résoudre ce problème, les chercheurs du CSEM ont développé une méthode d’assemblage du piton et du ressort, inspirée des techniques qui ont cours dans le milieu de la microélectronique et des microsystèmes. Dans ces domaines, il est désormais courant de fixer des capsules de protection (capots) sur des puces en silicium (capteurs, circuits intégrés, etc.), par soudure eutectique d’or et d’étain. Ce type de soudure se solidifie à température constante et de manière uniforme.

Transfert de systèmes d’ingénierie des microsystèmes à des applications horlogères

L’alliage ainsi obtenu offre un point de fusion relativement bas, donc supportable par les éléments à assembler. Les chercheurs du CSEM ont adapté ce procédé aux contraintes de l’horlogerie afin d’arrimer un piton métallique traditionnel à un ressort spiral en silicium.

Le procédé imaginé consiste à couvrir d’une fine couche d’or le ressort spiral en silicium, qui est doté d’un orifice de guidage pour recevoir le piton. Le piton métallique, quant à lui, est revêtu d’une pellicule de quelques microns d’alliage or-étain, avant d’être placé dans l’orifice du spiral. Un traitement au four permet ensuite la fusion de l’alliage et de l’or pour produire la soudure des deux composants, tout en garantissant leur intégrité. Le montage de cet ensemble dans le dispositif réglant de la montre peut, dès lors, se faire sans difficulté par un horloger.