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Une nouvelle stratégie romande pour renforcer l’immunothérapie du cancer

Sciences de la vie

14 avril 2025

Une équipe de recherche collaborative de l'EPFL, de l'Université de Genève (UNIGE) et des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) a reçu le Prix Leenaards 2025 pour un projet pionnier visant à améliorer l'efficacité de l'immunothérapie en modifiant les propriétés mécaniques des cellules cancéreuses. Le projet est dirigé par Li Tang (EPFL, au centre), Camilla Jandus (UNIGE, à gauche) et Olivier Michielin (HUG, à droite). | © Alban Kakulya

Une équipe de recherche collaborative de l’EPFL, de l’Université de Genève (UNIGE) et des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) a reçu le Prix Leenaards 2025 pour un projet pionnier visant à améliorer l’efficacité de l’immunothérapie en modifiant les propriétés mécaniques des cellules cancéreuses.

L’initiative, menée par Li Tang au Laboratory of Biomaterials for Immunoengineering de l’EPFL, cherche à augmenter la rigidité des membranes des cellules cancéreuses afin d’améliorer la capacité des cellules immunitaires à reconnaître et à détruire les tumeurs. Le projet, qui combine ingénierie, biologie et pratique clinique, est l’un des deux lauréats du prestigieux prix de cette année, qui soutient la recherche translationnelle innovante dans la région lémanique.

Les lymphocytes T, principaux défenseurs du système immunitaire, ont généralement du mal à se fixer sur les cellules cancéreuses et à les éliminer en raison de la souplesse anormale de leurs membranes. En rendant les cellules cancéreuses plus rigides, les chercheurs espèrent renforcer la réponse immunitaire chez les patients pour lesquels les immunothérapies actuelles restent inefficaces. L’équipe de recherche pense que cette propriété mécanique pourrait représenter une vulnérabilité cachée des tumeurs, qui pourrait être exploitée pour améliorer les résultats des traitements.

Un projet translationnel de la découverte à l’application clinique

Le projet, d’une durée de trois ans, sera mené dans plusieurs institutions. À l’EPFL, les chercheurs effectueront un criblage à haut débit pour identifier les molécules capables d’augmenter la rigidité des membranes de manière sûre et efficace. Les scientifiques de l’UNIGE exposeront ensuite ces cellules cancéreuses traitées à des cellules immunitaires dérivées d’échantillons de sang de patients et effectueront des tests sur des modèles animaux pour évaluer la synergie entre la rigidité des membranes et les immunothérapies.

Aux HUG, des spécialistes en oncologie analyseront des échantillons de biopsies de patients afin d’explorer les liens potentiels entre la composition de la membrane des cellules cancéreuses et la réponse à l’immunothérapie. Ces travaux pourraient révéler si les tumeurs dont les membranes sont plus souples sont plus susceptibles de résister au traitement et contribuer à l’élaboration de futures stratégies de stratification des patients.

Le projet a été sélectionné par la Fondation Leenaards pour son approche innovante d’un défi clinique majeur et pour avoir réuni des experts de différentes institutions et disciplines. Il illustre comment la collaboration interdisciplinaire peut ouvrir de nouvelles voies dans la lutte contre le cancer, transformant potentiellement la façon dont les thérapies seront conçues et adaptées à l’avenir.