Une chercheuse de l’EPFL Valais cartographie la migration des forêts grâce à l’IA

Une chercheuse de l’EPFL a découvert, grâce à l’IA, que les forêts du canton du Valais montent en altitude sous l’effet du changement climatique et de l’évolution de l’agriculture.

Dans une étude menée à l’EPFL Valais, la chercheuse Thiên-Anh Nguyen a utilisé l’intelligence artificielle (IA) pour cartographier la migration des forêts valaisannes vers des altitudes plus élevées depuis 1946, mettant en évidence l’impact du changement climatique et de la déprise agricole sur la dynamique forestière. Cette recherche innovante utilise l’imagerie satellite pour retracer le mouvement ascendant des forêts, fournissant une illustration vivante des changements environnementaux sur près de huit décennies.

Le travail de Mme Nguyen, ancré dans le paysage pittoresque du canton du Valais, met en lumière l’ascension progressive des forêts de 50 à 70 mètres, un indicateur clair des ajustements des habitats naturels en réponse au réchauffement climatique et aux changements dans l’utilisation des terres. Sa recherche marque une avancée significative dans la compréhension de la manière dont les forêts alpines s’adaptent et migrent en réponse aux pressions extérieures.

Utilisant l’IA pour plonger dans le passé, Mme Nguyen a conçu un outil qui combine la puissance de l’apprentissage automatique avec des photographies aériennes datant de 1946. Cette approche a permis d’effectuer une analyse complète de l’ensemble du canton, offrant un aperçu de l’expansion des forêts et des schémas de migration au fil du temps. Le défi consistait à apprendre à l’intelligence artificielle à reconnaître les limites des forêts dans un contexte de données historiques moins précises et de limitations des premières images aériennes en noir et blanc.

Une nouvelle perspective pour la surveillance de l’environnement

Après deux ans de travail méticuleux et des milliers d’images, Mme Nguyen a mis au point un outil accessible au public, capable de fournir des cartes détaillées et automatisées des changements d’altitude des forêts du Valais, en se concentrant particulièrement sur les zones situées à plus de 1 500 mètres d’altitude. Cette technologie, qui se distingue par sa précision et son adaptabilité, pourrait potentiellement être appliquée à des régions forestières à l’échelle nationale, promettant ainsi un nouvel horizon en matière de surveillance environnementale et de gestion des forêts.

Les résultats obtenus par Mme Nguyen alimentent non seulement le discours scientifique sur les changements environnementaux, mais constituent également une ressource précieuse pour les autorités chargées de la gestion des forêts, en facilitant l’analyse et la planification efficaces nécessaires pour s’adapter à l’évolution des paysages forestiers.