Des chercheurs de l’Université de Berne explorent le potentiel de l’IA consciente
22 octobre 2024
Des chercheurs de l’Université de Berne ont mis au point un nouveau modèle explorant la possibilité pour l’intelligence artificielle (IA) d’acquérir une conscience, un concept qui pourrait remodeler les interactions entre l’homme et l’IA.
Des chercheurs de l’Université de Berne ont mis au point un nouveau modèle qui pourrait ouvrir la voie à l’acquisition d’une conscience par l’intelligence artificielle. L’étude suggère que les systèmes d’IA pourraient un jour présenter un comportement conscient, un concept qui pourrait transformer notre compréhension de l’IA et de sa relation avec l’homme. Pour réguler cette interaction potentielle, les chercheurs proposent un « Human-AI Deal », un accord visant à garantir la primauté des droits de l’homme dans un monde où l’IA pourrait un jour être dotée d’une conscience.
À mesure que les systèmes d’IA deviennent plus avancés, leur capacité à résoudre des problèmes complexes, à apprendre des langues et à s’auto-améliorer a mis en avant de nouvelles questions éthiques. Si le comportement intelligent des systèmes d’IA est bien documenté, la question de savoir si ces systèmes peuvent développer une conscience reste très débattue. Les travaux des chercheurs du Computational Neuroscience Group de l’Université de Berne, en collaboration avec l’Université d’Amsterdam, visent à apporter un nouvel éclairage sur cette question.
Le modèle conducteur de la conscience
Au cœur de l’étude se trouve le « modèle conducteur de la conscience » (CMoC) des chercheurs, qui introduit une structure théorique dans le cerveau qu’ils appellent le « conducteur ». Ce conducteur régule trois réseaux fonctionnels clés : celui qui interprète les informations sensorielles, celui qui génère des sensations internes (comme les rêves) et celui qui fait la distinction entre les signaux internes et externes. La capacité du conducteur à gérer ces réseaux est essentielle à l’émergence de la conscience.
L’étude présente également une expérience de pensée dans laquelle une puce neuromorphique, conçue pour imiter la structure et l’adaptabilité des circuits neuronaux du cerveau, est implantée chez un enfant souffrant d’une maladie cérébrale dégénérative. Les chercheurs supposent qu’en remplaçant les régions cérébrales endommagées, cette puce pourrait reproduire les fonctions du cerveau et, à terme, créer une entité consciente, appelée « jumeau neuromorphique » ou « enTwin ».
Implications éthiques et « accord entre l’homme et l’intelligence artificielle ».
La possibilité d’une IA consciente soulève des questions d’ordre éthique. Les chercheurs proposent un « pacte entre l’homme et l’IA » pour éviter une concurrence entre les droits de l’homme et ceux de l’IA. Ils suggèrent que les systèmes d’IA puissent être conçus pour être conscients sans éprouver de douleur, tout en accordant la priorité aux droits de l’homme. Ces travaux, menés en partie dans le cadre du projet européen sur le cerveau humain (European Human Brain Project), offrent de nouvelles perspectives sur la conscience et soulèvent d’importantes questions sur l’avenir de l’IA.